Durant le sommet de l’OTAN de 2018, le GeoNAVOtool a permis de réaliser pour la première fois un tableau stratégique et opérationnel commun pour les principaux postes de commandement multidisciplinaires chargés de la direction stratégique et opérationnelle de la sécurité, de la santé, de la logistique, de l’organisation, de la gestion de crise et des renseignements. Grâce à cet outil, toutes les parties concernées ont disposé de manière uniforme des mêmes informations en temps réel.

La solution offerte a permis à toutes les parties concernées de réagir rapidement et de manière autonome face à une situation d’urgence durant le sommet. La vision des positions de tous les différents services et d’incidents éventuels apporte davantage de sécurité et de sérénité en plus de faciliter les procédures de décisions opérationnelles.

Une coopération inédite

C’est la première fois que toutes les informations stratégiques et opérationnelles pertinentes (position en temps réel des 60 chefs de gouvernements et VIP, la police, les pompiers, les ambulances, les incidents et leur impact spatial, les itinéraires et périmètres) ont été rassemblées sur la carte de base numérique de l’IGN. Les centres de commandement et les autres organisations ont ainsi pu coopérer étroitement dans la ville.

Le projet avait également pour objectif de démontrer que contrairement aux idées reçues, la coopération multidisciplinaire est bel et bien possible.

Pour la première fois, l’intégration de la cartographie, de la géolocalisation, des bases de données opérationnelles, des plans et des instruments de politique tactiques, stratégiques et opérationnels a été abordée de manière multidisciplinaire, presque scientifique, avec la contribution de tous les partenaires. Mieux même, cette collaboration a donné lieu à un produit pratique qui a survécu à son baptême du feu dans la vie réelle lors d’une opération d’une envergure telle que la Belgique n’en avait plus connue depuis des années.

Cet outil géographique est une plateforme évoluée où les informations provenant de différents « systèmes de silos » ont été intégrées dans une solution de situation opérationnelle commune pour :

  • la sécurité (police, défense, pompiers, médicale, services de renseignements) ;
  • l’organisation et le suivi des chefs d’Etats (Chancellerie du Premier ministre, Affaires étrangères) ;
  • la gestion de crise (Intérieur (IBZ)) ;
  • l’OTAN lui-même (centre de commandement de l’OTAN).

Un outil d’annotation multidisciplinaire a été mis au point afin de représenter des itinéraires, des incidents, des périmètres, l’engagement de moyens, etc. sur la carte, celle-ci pouvant être visualisée et imprimée en temps réel par tous les intervenants.

Une symbologie commune spécifique pour les unités sur le terrain a été élaborée. Cette symbologie est visible à l’écran et sur papier et permet d’obtenir directement les informations concernant la discipline, la fonction et la capacité de l’unité.

Le système d’Emergency-Index-Grid a été simplifié de manière à faciliter la transmission des positions et à le rendre également utilisable pour les index de rues sur les cartes papier.

Le CartoWeb standard a été remanié en CityCartoWeb, dans lequel les noms des plus petites rues sont également mentionnés. Un plan de ville papier muni d’un index a été développé à partir de ce produit, et tous les systèmes qui n’ont pas encore pu être rendus compatibles avec l’outil ont reçu des copies numériques. Le plan de ville papier avec index a été particulièrement prisé des renforts de tout le pays. L’utilisation d’une seule et même carte dans tous les environnements a permis une transition harmonieuse entre l’outil en ligne, les cartes imprimées et les systèmes parallèles fermés.

C’était également la première fois que se déroulait une opération où pas moins de 10 000 membres de la police utilisaient durant toutes les phase de l’opération (avant – pendant – après le sommet de l’OTAN) le même matériel cartographique pour l’analyse opérationnelle, la formulation d’ordres opérationnels, la représentation cartographique de la situation réelle et le suivi de la position des différentes forces, et ce tant sur papier qu’à l’écran.

En dépit de son infrastructure complexe et des exigences de sécurité élevées, l’outil géographique est aisément et rapidement consultable.

Les services d’ASTRID ont été sollicités pour la sécurisation du géoportail et le support 24/7. ASTRID a fourni des solutions en vue de combiner de manière flexible mais sécurisée les informations émanant des différentes sources.

La collaboration intense avec la Police de Bruxelles, la Défense, les services de secours et l’OTAN a abouti à une solution qui démontre avec force l’intérêt d’une vision commune de la situation actuelle, sans pour autant que l’autonomie opérationnelle et l’indépendance n’aient à aucun moment été mises en péril.

Avec un budget très réduit, le projet a pourtant été réalisé en seulement 5 mois : démarrage fin janvier 2018, essais en juin, et sommet de l’OTAN du 10 au 12 juillet 2018.

Si la solution a été développée de façon opérationnelle en priorité pour le sommet de l’OTAN, celle-ci est à présent affectée à de nouvelles tâches.

Avenir

Ce projet a clairement mis en évidence l’importance d’une carte unique pour toutes les parties prenantes. C’est pourquoi l’IGN, le Centre de Crise national, les services de secours et les autres parties prenantes poursuivent leur collaboration afin de parvenir à une approche uniforme et partagée de résilience entièrement géolocalisée.

Reconnaissance

L’outil GeoNAVOtool s’est vu décerner un e-Gov-award. Ces prix récompensent des projets informatiques publics améliorant nettement le service aux citoyens et aux entreprises, et qui se caractérisent par une simplification administrative, le sens de l’innovation et la coopération.