En vue de faciliter grandement l’accessibilité pour le grand public et de construire un outil plus performant que la somme de ses composants, quatre institutions fédérales ont uni leurs forces pour donner naissance à Cartesius, le portail qui constitue la plus grande et plus riche collection de cartographie historique de Belgique et d’Afrique centrale.

Introduction

Cartesius offre une porte d’accès unique et virtuelle aux collections complémentaires et étendues de centaines de milliers de cartes anciennes et photos aériennes sur la Belgique en provenance des Archives du Royaume, de la Bibliothèque royale de Belgique, du Musée royal de l’Afrique centrale et de l’Institut géographique national. Il constitue aussi un pôle d’excellence pour le partage des connaissances et des équipements.

Pour la première fois, vous pouviez rechercher et examiner ces riches collections cartographiques d’un simple clic. Aujourd’hui, nous rendons accessibles en ligne près de 100.000 documents cartographiques de haute qualité, de grande valeur esthétique et du plus grand intérêt via le portail commun, et nous élargissons encore régulièrement notre offre. Les collections comportent au total des centaines de milliers de cartes et 300 000 photos aériennes de la Belgique et de l’Afrique centrale.

Les cartes anciennes et les photos aériennes suscitent un très vif intérêt auprès du grand public, mais également dans l’enseignement et la recherche. Souvent, ces cartes anciennes sont fragiles et il était difficile d’avoir une vision claire de là où elles se trouvaient et de la zone exacte que décrivent les documents. Cartesius a constitué une révolution dans ce domaine : l’accès en ligne est en effet bien plus confortable et ouvre beaucoup de nouvelles perspectives.

Une approche innovante

Ce qui est inédit sur le site de Cartesius, c’est sa fonction de recherche géographique : sur une carte moderne, on peut indiquer la zone sur laquelle on veut trouver des cartes anciennes. C’en est fini des toponymes manquants ou modifiés au fil du temps, les changements de langue ou de graphie. La recherche ne demande plus de descriptions textuelles très détaillées et n’est plus liée à la langue. Le simple exemple de “Liège” illustre bien les difficultés auxquelles sont confrontés les moteurs de recherche classiques : dans la description d’une carte de Liège, Liège peut indistinctement s’écrire Luik, Lüttich, Liegi… Et lorsqu’on dit Liège, est-il question de la ville de Liège, de l’agglomération, de la province, de l’évêché ou de la principauté ?

Quel est l’intérêt des cartes anciennes ?

Les cartes, anciennes ou récentes, les vues de villes et photos aériennes sont particulièrement prisées, tant du grand public que des utilisateurs professionnels. Ce sont des représentations uniques de notre environnement, tant au niveau micro que macro. Elles représentent visuellement l’aspect qu’avaient à l’époque notre maison, notre rue, notre village, notre ville, notre région, notre pays et même notre monde, comment les gens se représentaient ce monde ou comment ils voulaient qu’il apparaisse. En outre, l’utilisation de cartes permet de déterminer l’évolution du paysage, de l’urbanisation et des structures de propriété. De nombreux phénomènes historiques peuvent parfaitement être représentés visuellement avec des cartes : déboisement ou reboisement, industrialisation, poldérisation et inondation, rénovation et extension urbaine et même les conflits et les guerres. Les lieux urbains changent. Des domaines abbatiaux peuvent par exemple se transformer en casernes puis en places de villes ou en nouveaux quartiers. De nouvelles constructions dans la ville et à la campagne sont organisées suivant un plan (ou justement pas). L’architecture s’adapte aux nouveaux besoins et aux modes. Les nouvelles chaussées, canaux et voies ferrées continuent des siècles plus tard à modeler l’aménagement spatial…

Contenu

Les Archives du Royaume possèdent essentiellement des cartes provenant des administrations centrales, provinciales et locales, des archives des tribunaux et d’institutions privées telles que des familles nobles (d’Arenberg, d’Ursel, de Merode, etc.), des  monastères et abbayes, mais aussi des plans cadastraux primitifs. De nombreuses cartes ont été réalisées à la main dans le cadre d’un contexte précis (justice, travaux publics, administration foncière et mobilière, etc.). La plus ancienne carte de la collection date de 1358. La collection de la Bibliothèque royale comporte notamment des atlas cartographiques de Mercator et de Blaeu, un exemplaire de la célèbre carte de cabinet de Ferraris (1771-1778), des cartes de Fricx, Vandermaelen et les plans cadastraux de Popp. L’IGN possède pour sa part toutes les séries de cartes topographiques de Belgique réalisées par lui-même et par ses prédécesseurs, d’innombrables photos aériennes et les plans cadastraux réduits d’environ  1850 qui ont été utilisés pour élaborer les premières cartes topographiques de Belgique. Le Musée royal d’Afrique centrale héberge quant à lui des cartes historiques, topographiques et géologiques uniques du Congo, du Rwanda et du Burundi, dont certaines sont encore régulièrement utilisées aujourd’hui.

Reconnaissance

Cartesius.be s’est vu décerner un e-Gov-award. Ces prix récompensent des projets informatiques publics améliorant nettement le service aux citoyens et aux entreprises, et qui se caractérisent par une simplification administrative, le sens de l’innovation et la coopération.